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Les Esclaves de Paris - Tome II - Émile Gaboriau (livre audio) | @ebookaudio

Les Esclaves de Paris - Tome II - Émile Gaboriau (livre audio)Y inclus, gratuitement, "Cyrano de Bergerac", d'Edmond Rostand .epub et .mobi.
Des malfaiteurs fondent une redoutable association qui va faire trembler Paris dans ses tréfonds. Dans l'ombre, ils recueillent méthodiquement les honteux secrets, petits et grands, de la population. Au bout de vingt-cinq années d'efforts opiniâtres, ils disposent d'une mine de renseignements suffisamment fournie pour mettre enfin à exécution leur plan machiavélique. Autour de ces passions humaines si banales que sont l'amour, l'ambition et l'argent, les très nombreux personnages de l'intrigue tourbillonnent sans se rendre compte du piège tendu qui se referme inexorablement. Paris ne deviendra-t-il qu'un gigantesque marché aux esclaves?

Extrait: C’était un petit homme de plus de cinquante ans, à visage, il faudrait dire à museau de fouine. Tout d’abord, on était frappé de son long nez pointu, de ses yeux mobiles et fuyants, de ses lèvres plates et minces. Son seul aspect eût dû éveiller la défiance.
Il y avait une quinzaine d’années qu’il était arrivé à Bivron, chaussé, comme on dit dans le Poitou, d’une botte et d’un sabot, portant au bout d’un bâton, dans un mouchoir noué, tout son saint-frusquin.
Mais il avait une envie endiablée de gagner de l’argent ; il était prêt à tout.
Il avait donc prospéré et possédait des champs et des vignes, et même une maison à la Croix-du-Pâtre, qui est le point de jonction du chemin communal de Bivron et de la grande route. On lui supposait des économies assez rondes.
Sa profession était surtout de n’en pas avoir, de se mêler de tout, de se faufiler partout.
Sans lui, point de vente ni d’expertise. Il se livrait surtout au courtage rural. Il achetait les récoltes sur pied aux besogneux et se donnait pour bon géomètre arpenteur. Ceux qui avaient besoin d’argent ou de grains pour les semailles l’allaient trouver, et s’ils présentaient des garanties solides, ma foi ! il les obligeait volontiers, à raisons de cinquante pour cent.
Enfin, il était le conseil juré de tous les gens véreux et l’inspirateur de tous les mauvais gars, à cinq lieues à la ronde.
Il passait pour excessivement adroit, capable de tirer n’importe qui d’un mauvais pas. Etait-il « ferré sur la loi », comme on le disait ? Le fait est qu’il ne pouvait parler une minute sans citer quelque article du Code.
Améliorer le sort des gens de la campagne était sa marotte, à ce qu’il assurait : c’est pourquoi, tout en exigeant d’eux des intérêts affreusement usuraires, il les
 excitait contre les nobles, les bourgeois et les prêtres.
Sa facilité d’élocution, sa science de juriste et la longue redingote noire qu’il portait habituellement lui avaient valu les surnoms de « l’homme de loi » et de « président ».
S’il en voulait cruellement à M. de Champdoce, c’est que le duc s’était ouvertement déclaré contre lui, lors de certaine aventure qui l’avait conduit jusqu’au seuil de la cour d’assises, et dont il ne s’était tiré qu’en subornant quatre ou cinq témoins.
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