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Les deux orphelines - Adolphe d'Ennery (livre audio) | @ebookaudio

Les deux orphelines - Adolphe d'Ennery (livre audio)Y inclus, gratuitement, "Cyrano de Bergerac", d'Edmond Rostand .epub et .mobi.
Adolphe Dennery ou d’Ennery, ou Adolphe Philippe d'Ennery, de son nom de naissance Adolphe Philippe, est un romancier et auteur dramatique français, né le 17 juin 1811 à Paris, où il est mort le 26 janvier 1899. Auteur extrêmement prolifique, Dennery écrivit (presque toujours en collaboration) plus de deux cents œuvres dramatiques entre 1831 et 1887. Sa pièce la plus populaire reste Les Deux Orphelines, drame en 5 actes écrit avec Eugène Cormon et créé le 20 janvier 1874 au théâtre de la Porte-Saint-Martin. Il fut adapté par les auteurs en roman en 1877, publié en feuilleton dans la Nation en 1892 et publié aux éditions Rouff en 1894. Au XVIIIe siècle, peu avant la Révolution française, l’orpheline Henriette Gérard accompagne Louise, sa sœur adoptive aveugle, à Paris. Les deux jeunes filles espèrent bien trouver un médecin qui guérira Louise de sa cécité. Hélas, Henriette est enlevée par le marquis de Presles, un roué qui a décidé d'en faire son jouet. Louise n'a pas plus de chance que sa sœur : livrée à elle-même, elle tombe dans les mains de la Frochard, une mégère alcoolique qui ne cessera de l'humilier et de la tourmenter pour la forcer à mendier.
Extrait: Le marquis de Vaudrey était le type exagéré de ces anciens grands seigneurs dont la race a presque entièrement disparu. Pour lui, il n’y avait au monde qu’une seule chose réelle, enviable et respectable : la noblesse du nom. Le nom des de Vaudrey !… C’était un diamant de la plus belle eau, et malheur à quiconque en altérait la pureté !
Le marquis approchait de la cinquantaine lorsqu’il perdit sa femme et, avec elle, l’espoir encore caressé d’avoir un fils qui hériterait en ligne directe de tous ses biens et domaines. Il se consolait en pensant que son neveu portait le même nom et qu’en le mariant à l’aînée de ses deux filles, la maison de Vaudrey ne s’éteindrait pas. Le cousin était riche, il possédait, dans la vallée de Chevreuse, un vieux castel entouré de chasses magnifiques, et il semblait fort épris de Mlle Mathilde, qui, de son côté, le regardait d’un assez bon œil, mais ceci importait peu ; chez les de Vaudrey, de temps immémorial, quand une fille avait atteint l’âge d’être mariée, c’était le père seul qui devait s’occuper de lui choisir un mari, et sa fille n’avait plus qu’à l’accepter.
Ce fut dans ces conditions que Mlle Mathilde épousa son cousin ; sitôt le mariage conclu, elle suivit son mari à Chevreuse, où il passait la plus grande partie de l’année, et le marquis resta seul à Paris avec sa seconde fille, Diane de Vaudrey, qui n’avait encore que quatorze ans et qui était déjà une adorable personne. Encore deux ou trois années et le marquis n’aurait pas grand-peine à lui trouver un mari.
Diane devenait, de jour en jour, plus jolie, plus séduisante ; elle était très bonne musicienne, elle dansait à ravir et montait à cheval comme une amazone. Aussi, que de succès ! que d’adorateurs ! Elle avait à peine dix-sept ans et, déjà, l’heureux père était accab
lé des plus flatteuses demandes. Il n’en repoussait aucune ; mais, sans en rien laisser voir, même à sa fille, il avait fait son choix.
Le comte de Linières était un fort bel homme, d’une trentaine d’années, très distingué, très bien en cour, et Diane, sans lui avoir fait la moindre avance, sans même qu’elle s’en doutât, lui avait inspiré une véritable passion.
Le marquis n’avait pas tardé à s’en apercevoir, et cette découverte le mettait au comble de la joie. M. de Linières avait devant lui le plus bel avenir ; au premier jour, il serait nommé ambassadeur, et, plus tard, qui sait s’il n’arriverait pas à être ministre ?
L’hiver, qui touchait à sa fin, avait été des plus brillants ; les bals s’étaient succédés presque sans interruption, et Diane, qui était d’une nature délicate, avait peut-être abusé de ses forces. Enfin, pour cette raison ou pour une autre, elle perdait peu à peu ses jolies couleurs et ne se plaisait que dans la solitude. Elle passait des journées entières étendue sur sa causeuse et plongée dans une rêverie que l’on ne s’expliquait pas.
Elle, qui s’était toujours montrée si vivante et si bonne, rien ne l’intéressait plus ; un vieux recueil de prières faisait maintenant sa seule lecture et aussi une petite gazette que son père laissait souvent traîner sur les meubles ; mais, avant de la prendre, elle avait bien soin de s’assurer que personne ne pouvait la voir.
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